Un mardi soir, à deux pas des Buttes-Chaumont. Nadia Tereszkiewicz aime ce parc parisien, où elle vient volontiers marcher une demi-heure pour s’oxygéner. Elle y retrouve quelque chose de son enfance partagée entre Mougins, dans les Alpes-Maritimes, et la Finlande de sa mère, près d’Helsinki. « Les Buttes, ça me permet de me dire que je peux vivre toute ma vie à Paris », confie-t-elle au café Le Danube, avec cette exaltation douce, presque juvénile, qui lui est propre.
Sept années passées dans le 19e arrondissement ont renforcé ce lien. Les souvenirs y sont nombreux : des fêtes d’anniversaire, des répétitions de théâtre, des bûches ramassées à l’aube pour bricoler des décors… Depuis qu’elle s’est installée aux Lilas (Seine-Saint-Denis), elle y revient souvent – comme on retourne dans un lieu qui vous a vu grandir.
L’actrice franco-finlandaise parle vite, digresse, s’interrompt, s’excuse d’un « pardon, je divague », puis reprend plus loin, intarissable. Sa verve bondissante mêle les références et les enthousiasmes : Old Boy (2003), de Park Chan-wook, vu seule sur son ordinateur, l’a laissée suffocante, jusqu’aux spasmes – « quand il se coupe la langue à quatre pattes ». Elle raconte aussi son rattrapage tardif des classiques américains – « même Fincher, je découvre ! » –, son voyage en Laponie à l’hiver 2024-2025, ou un festival confidentiel à Kokkola, organisé par le cinéaste finlandais Juho Kuosmanen (Compartiment n° 6, 2021), qui songe à tourner avec elle.