En deux jours, ma vie numérique est devenue un champ de bataille. Ma compagne, mes amis et collègues en ont marre de mes envois de vidéos bizarres et inutiles. D’autres génèrent des images absurdes de mon avatar en train de rapper avec Eminem, de vendre un abonnement au Monde ou de sauter en parachute. Ces vidéos existent désormais en ligne, ou sur les serveurs d’entreprises d’intelligence artificielle (IA) aux bilans énergétiques calamiteux, et aux pratiques peu recommandables en matière de données personnelles.

Comment en suis-je arrivé là ? En début de semaine, mes premiers pas se faisaient pourtant sereinement sur Sora et Vibes, les nouveaux réseaux sociaux vidéo lancés par OpenAI (le créateur de ChatGPT) et Meta (la maison mère de Facebook, Instagram, WhatsApp…). Ces deux géants américains comptent parmi les entreprises qui déploient les moyens les plus faramineux pour tenter d’imposer des usages courants de l’IA. Elles ont sorti, quasiment en même temps, leur version d’une application sociale basée sur la vidéo et portée par l’IA générative.

Officiellement, Sora et Vibes ne sont disponibles qu’outre-Atlantique. Leur date d’arrivée en France reste inconnue. Nous avons pu cependant y accéder grâce à des comptes américains, sur un iPhone avec VPN.

Sur Sora et Vibes, les utilisateurs ne voient, ou ne publient, que des vidéos créées par IA. Elles se conçoivent en quelques minutes, grâce à l’envoi d’une consigne (un prompt) plus ou moins détaillée, et en s’appuyant sur une quantité colossale de données (notamment celles disponibles sur YouTube) préalablement absorbées.

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