Le drapeau, ça peut rapporter gros. En 2021, le groupe d’investissement HLD avait brandi son passeport français afin de mettre la main sur le spécialiste de l’optronique militaire Photonis (devenu Exosens) pour 370 millions d’euros, après le veto mis par le gouvernement à un rachat américain. Bien lui en a pris.
L’industriel grec Theon International, premier client d’Exosens, a annoncé, samedi 11 octobre, vouloir acquérir une participation de 9,8 % au capital de la pépite technologique au prix de 268,7 millions d’euros. Soit une valorisation de 2,7 milliards d’euros pour 100 %. HLD ne détient plus que 22,4 % d’Exosens, aux côtés de Bpifrance (7,2 %), ce qui permet, en comptant la part du management, de maintenir le contrôle tricolore. Le financier s’était déjà allégé lors de l’introduction en Bourse de l’ex-Photonis, en juin 2024, sur la base d’une valorisation de 1 milliard d’euros.
Le fabricant de tubes amplificateurs de lumière destinés aux jumelles de vision nocturne profite de l’afflux de commandes destinées à équiper les soldats des armées occidentales, et pas seulement les forces spéciales : un effet de la guerre en Ukraine qui a montré l’importance des combats de nuit. Cette dynamique bénéficie tout autant à Theon International et à son actionnaire à 80 %, le PDG Christian Hadjiminas. En aval de la filière, l’industriel achète notamment à Exosens ses tubes pour fabriquer des jumelles de vision nocturne dans ses usines en Grèce ou en Allemagne. En janvier 2024, Theon International était valorisé à 700 millions d’euros, lors de sa première cotation sur Euronext Amsterdam : à la clôture lundi 13 octobre, il capitalisait 2,3 milliards d’euros.