En Israël, la joie du retour des otages, l’attente des corps des victimes et les doutes sur l’avenir : « Notre cœur est brisé durablement »

Dans le quartier de Dizengoff, à Tel-Aviv, des groupes ont dansé et chanté dans la nuit deux refrains entonnés en permanence, depuis deux ans, sur la place des Otages : I’m Coming Home, un ancien tube populaire auprès des vétérans américains, et Bashana Haba’a (« la paix l’année prochaine »), une mélodie classique, synonyme d’espoir. Dans la rue, une jeune femme a crié, en anglais : « La guerre est terminée ! » Israël aurait voulu que cette journée « historique » du lundi 13 octobre ne se termine jamais tant la libération des vingt otages vivants a provoqué une forme de communion nationale. Un moment rare. Un moment bref.

Dans un pays profondément traumatisé par le 7-Octobre, l’heure est encore aux scènes de retrouvailles et de réjouissances. Revital et Osher Kalfon sont venus serrer dans leurs bras, à l’hôpital Sheba de Tel-Aviv, leur neveu Segev, un jeune boulanger de 27 ans, originaire de Dimona, enlevé, le 7 octobre 2023, lors du festival de musique Nova. « On a tout de suite vu que s’il semblait bien portant, disent-ils, ses yeux voyaient encore l’horreur qu’il a vécue. Mais, au moins, maintenant, on peut tourner la page, comme tout le pays, et passer à autre chose. »

Le retour des otages relève d’une catharsis collective, comme si Israël avait retenu son souffle deux années durant, depuis la mort de 1 200 personnes et l’enlèvement de 251 autres par le Hamas, le 7 octobre 2023, et qu’il était enfin possible de respirer. « La question des responsabilités existe bien sûr, poursuivent Revital et Osher Kalfon, mais elle est secondaire. Evidemment qu’on se demande encore comment tout cela a pu arriver, mais la joie est telle qu’on va mettre du temps à redescendre », à l’unisson de la plupart des familles.

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