La philosophe Camille Froidevaux-Metterie, autrice, entre autres, de La Révolution du féminin (Gallimard, 2015) et d’Un corps à soi (Seuil, 2021), le rappelle en introduction de l’ouvrage collectif Théories féministes, qu’elle a dirigé : chaque fois qu’elles ont obtenu, laborieusement, des avancées politiques ou sociales, les féministes se sont ensuite retrouvées contraintes au silence. Ce fut le cas à partir des années 1920, alors que les fascismes s’imposaient après la conquête des droits civils et politiques, puis, à nouveau, à partir des années 1980, une fois acquis les droits reproductifs, qui connurent une escalade néolibérale et conservatrice.

Or le bouillonnement militant et intellectuel actuel, centré autour des questions de genre, queer et trans, ainsi que la mise en lumière de la dimension systémique des violences sexistes et sexuelles, sont eux-mêmes désormais durement attaqués, écrit-elle, par « la remise en cause des droits des femmes et des personnes LGBTQI au sein même de nos démocraties occidentales, alors que les projets autoritaires et nationalistes connaissent des succès électoraux en cascade ». C’est pourquoi cet ambitieux projet collectif n’a pas été pensé seulement comme une somme intellectuelle mais aussi comme un « acte de résistance ».

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