Le congrès annuel de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO) se tient jusqu’au 21 octobre, à Berlin. Réunissant près de 30 000 participants, il fait désormais jeu égal avec son équivalent américain, le congrès de la Société américaine d’oncologie clinique, qui se tient en juin, à Chicago. Le professeur Fabrice André, oncologue médical, président de l’ESMO et directeur de la recherche de l’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif (Val-de-Marne), fait le point sur les dernières innovations en matière de traitement des cancers.
Un progrès majeur concerne des cancers de stade précoce. Trois essais cliniques internationaux, présentés samedi 18 octobre, donnent l’espoir de parvenir à guérir plus de patients atteints de cancers encore localisés, dans le sein ou la vessie. Cela grâce à une classe de médicaments récente, les « anticorps conjugués », qui étaient jusqu’ici indiqués dans des cancers déjà métastasés.
Fruits de l’ingénierie biotechnologique, ces médicaments innovants sont formés d’un anticorps, couplé à un composé toxique pour les cellules (une chimiothérapie). L’anticorps, missile à tête chercheuse, ira cibler les cellules tumorales ; il se fixera sur une molécule-récepteur présente en excès à leur surface, puis sera internalisé dans ces cellules, où il délivrera le composé cytotoxique. Un gage d’efficacité et de spécificité accrues.