La nouvelle Fondation Cartier à Paris, un îlot de prestige et de puissance imaginé par Jean Nouvel

On ne pourra pas dire d’Alain-Dominique Perrin qu’il a manqué d’ambition. En faisant main basse sur l’îlot haussmannien qu’on identifiait jadis au Louvre des antiquaires à Paris, le patron de Cartier n’offre pas seulement à sa fondation un espace monumental, plus de cinq fois plus grand que celui dont il disposait boulevard Raspail. Il s’arroge une adresse prestigieuse, 2 place du Palais-Royal, et une position stratégique dans la cité. Toisant le Louvre d’un côté, le ministère de la culture de l’autre, cette Fondation Cartier vient défier les géants LVMH, François Pinault, Galeries Lafayette ou Emerige sur le territoire hautement symbolique qu’ils se disputent au cœur de la capitale.

A la manœuvre, Jean Nouvel, complice de la première heure de l’institution. Architecte du bâtiment iconique du boulevard Raspail, il en a réalisé deux autres pour le groupe Richemont, propriétaire de la marque, en Suisse (une usine à Saint-Imier, en 1992, et le siège social du groupe en 2006, à Bellevue) et conçu pour la fondation trois projets qui n’ont jamais vu le jour (le premier, au milieu des années 1980, devait s’implanter à Jouy-en-Josas (Yvelines) et les deux autres respectivement sur l’île Seguin (Hauts-de-Seine) en 2009 et sur le site de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Paris, en 2018).

Il fut d’abord question de louer la moitié de l’espace du Louvre des antiquaires. C’est l’architecte qui a poussé à voir plus grand. Jean Nouvel avait déjà tout fait à Paris : du techno-orientalisme de l’Institut du monde arabe (1985) à la démesure ubuesque des tours Duo (2022) en passant par les formes molles aux angles heurtés de la Philharmonie de Paris (2015).

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