Au bout d’un dédale de ruelles étroites de la vieille ville de Samarcande, dans l’est de l’Ouzbékistan, une pelleteuse nivelle le terrain au milieu de ruines de maisons fraîchement démolies. Là, passera la nouvelle route menant au mausolée d’Abu Mansur Al-Maturidi, éminent théologien et philosophe ouzbek des IXe et Xe siècles, agrandi cette année pour en faire l’un des principaux lieux saints de cette cité. Ce sanctuaire aux mosaïques bleues n’a été bâti qu’en 2000, mais il a été érigé au milieu de quatre mahallah – des quartiers ouzbeks où s’entassent les maisons traditionnelles de plain-pied aux grandes cours intérieures, et qui abritent la minorité des Lyuli, un peuple tzigane d’Asie centrale.

Les bulldozers sont arrivés au printemps pour raser 217 foyers de cette communauté marginalisée, dans une zone pourtant protégée par l’Unesco, à seulement 600 mètres du Régistan, ancien centre marchand de Samarcande, à l’époque prospère des routes de la soie. Selon les estimations, plus de 2 000 personnes ont dû évacuer les lieux.

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