Marius Daniel Popescu est un écrivain d’autant plus impressionnant qu’il ne cherche pas à impressionner. Rien chez lui n’évoque un attrait pour le grandiose. Bien au contraire, son œuvre fonctionne par petits fragments agencés, extraits de sa propre vie. Des anecdotes sonnantes et trébuchantes, de la petite monnaie sans grande valeur – de prime abord.

L’écrivain roumain – mais qui écrit en français – a une expression pour cela : la « sacralisation du banal ». Chauffeur de bus à Lausanne (Suisse), il transporte et voit défiler les individus. Alors, lorsqu’il troque le volant pour la plume, les histoires ne s’inventent pas : elles se cueillent à même ses souvenirs. Dans la mémoire de l’auteur, deux compartiments : le « pays d’ici », la Suisse actuelle, et le « pays de là-bas », la Roumanie communiste de sa jeunesse.

Le Cri du barbeau oscille entre ces deux époques et ces deux lieux. Sans ambages, la narration enchaîne les situations et l’on passe de l’enfance à l’âge adulte, de la Roumanie à la Suisse, en enjambant du regard trois petites étoiles séparant les réminiscences lointaines et les scènes récemment vécues. Pas de soubresauts donc, malgré le va-et-vient, mais une foulée tranquille, qui caractérise l’écriture de Marius Daniel Popescu.

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