A Moron, comme ailleurs en Argentine, la campagne des élections législatives du 26 octobre – lors desquelles la moitié des députés et un tiers des sénateurs seront renouvelés – est des plus discrètes : très peu d’affiches, aucun militant dans le centre-ville à quelques jours du scrutin, une certaine torpeur. Le contraste est grand avec le scrutin présidentiel de 2023, quand au terme d’une campagne ardente, près de 56 % des électeurs désignaient comme président un outsider ultralibéral, alors député depuis deux ans à peine, Javier Milei, dont la formation, La Libertad Avanza (LLA), est nettement minoritaire au Parlement.
A l’époque, Moron avait détonné par son choix. Contrairement au reste des banlieues ouest et sud de Buenos Aires – peuplées de classes populaires à moyenne –, qui ont voté pour le candidat péroniste (opposition allant du centre gauche à la gauche), une courte majorité des habitants de cette ville de 300 000 habitants avaient donné leurs voix à Javier Milei et son parti. Deux ans plus tard, ils observent, entre amertume et une once d’espoir, les effets de l’expérience ultralibérale d’austérité.