Dans l’Amérique de Trump, le passé ne doit servir qu’à fabriquer des héros, peu importe la vérité historique. Le 26 septembre, le secrétaire « à la guerre », Pete Hegseth, a tenu à affirmer que les militaires ayant pris part à l’un des pires massacres de populations autochtones commis par l’armée américaine étaient de « courageux soldats ». Dix-neuf hommes décorés de la medal of honor pour leur participation, en 1890, à la bataille de Wounded Knee (Dakota du Sud), qui fit 300 morts parmi les Lakota (le nom véritable des Sioux), conserveront donc cette distinction, la plus haute au sein de l’armée américaine, malgré la procédure lancée sous Joe Biden pour la leur retirer.

L’œuvre de Pekka Hämäläinen apporte un démenti cinglant à cette réécriture de l’histoire. Non, les peuples autochtones d’Amérique du Nord n’étaient pas destinés à s’effacer face à la conquête blanche. La nouvelle historiographie américaine, dont le chercheur finlandais est l’un des plus éminents représentants, entend faire briller le génie politique des peuples indigènes et ne plus les cantonner au rôle de victimes de l’histoire. De son premier livre, L’Empire comanche (Anacharsis, 2012), à son dernier en date, Amérique, continent indigène, il n’a cessé de montrer, entre autres, comment les Comanche, les Lakota ou les Iroquois ont su, pendant un temps, étendre très largement leur territoire, au point de tenir en respect le monde blanc, effrayé par ces peuples capables de s’adapter très rapidement au gré des circonstances, sans se défaire de leurs cultures.

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