Leader du classement général de la formule 1 depuis sa victoire en avril en Arabie saoudite, l’Australien Oscar Piastri (McLaren) a longtemps paru lancé vers son premier titre de champion du monde. Puis le quadruple tenant du titre Max Verstappen (Red Bull) s’est remis à enchaîner les victoires, en signant trois sur les quatre dernières courses. Mais, finalement, le mieux placé pour être couronné se trouvait entre les deux. Dimanche 26 octobre, le Britannique Lando Norris (McLaren) a conclu son week-end parfait par un succès incontesté au Grand Prix du Mexique.
Cette victoire, conjuguée à la décevante cinquième place de son coéquipier Oscar Piastri, ne lui permet pas seulement de revenir dans ses rétroviseurs au classement, mais même de le doubler. Le voilà avec un point d’avance sur son voisin d’écurie (un succès offre 25 points) à quatre week-ends de la fin du championnat. « Quelle course ! Je suis resté concentré sur mon objectif, c’était une course comme je l’espérais, sans encombre », a savouré le vainqueur à l’arrivée, lors de la traditionnelle interview avec les organisateurs.
La veille, au même micro, Lando Norris ne paraissait pourtant pas des plus confiants. « Je ne vais pas très bien dormir sans doute », estimait le pilote de 25 ans, après une séance de qualification qu’il a pourtant dominée. Nul ne sait comment s’est passée la nuit du Britannique, mais il était bien réveillé tout au long des 71 tours du circuit des frères Rodriguez, qu’il a tous bouclés en tête. Il termine finalement devant Charles Leclerc (Ferrari), qui a résisté jusqu’au bout à la remontée de Max Verstappen, comme souvent le principal animateur de la course.
Si Lando Norris a repris les commandes du classement général, il le doit autant à ses performances qu’à la dégringolade de son coéquipier. Impérial au cœur de l’été, Oscar Piastri est maintenant sur une série de quatre courses consécutives sans podium. Le jeune Australien semble en être le premier surpris. « Le manque de performance est un peu un mystère, expliquait-il après une séance de qualifications au Mexique conclue à la 7e position. Etre aussi loin quand tu as l’impression d’avoir fait un travail correct, c’est une situation difficile. »
Pour McLaren, qui chasse un premier titre de champion du monde depuis 2008 – Lewis Hamilton à l’époque, dans une écurie alors nommée McLaren-Mercedes –, l’heure risque d’être aux questionnements tactiques. Pour l’instant, sa direction préfère laisser ses pilotes lutter à armes égales en respectant les « règles papayes » (le surnom des voitures de l’équipe). « Elles se résument ainsi : ne pas se toucher, ne pas se sortir de piste. Nous voulons simplement continuer à les préparer à courir contre les autres », expliquait Zak Brown mi-octobre, avant le Grand Prix d’Austin, au Texas.
Mais le directeur exécutif de l’écurie dort peut-être aussi mal que Lando Norris – en tout cas selon ce qu’il prétend. « On est dans une situation où Max Verstappen est trop proche pour être à l’aise », ajoutait Zak Brown, qui s’apprêtait à voir une nouvelle victoire aux Etats-Unis du coureur néerlandais. A deux semaines du Grand Prix du Brésil, ses pilotes n’ont respectivement plus que 36 et 35 points d’avance sur Verstappen.