Des drapeaux israéliens dans les mains ou autour des épaules, des dizaines de personnes se cramponnent à un minibus qui roule au pas dans une rue résidentielle de Kfar Saba, au centre d’Israël. Dimanche 26 octobre, la foule surexcitée célèbre le retour d’Evyatar David, 25 ans, libéré par le Hamas le 13 octobre, après sept cent trente-sept jours de captivité dans la bande de Gaza. Sous les cris de joie et des tubes pop assourdissants, le jeune homme aux lunettes rectangulaires salue la foule d’un sourire avant de s’engouffrer, sans un mot, dans son immeuble décoré d’une banderole annonçant : « Evyatar, comme c’est beau de te savoir à la maison. »

Devant le hall du bâtiment, Ari (le prénom a été modifié à sa demande) est venu saluer l’un de ses plus proches amis avec qui il était au festival Tribe of Nova, le 7 octobre 2023, avant son enlèvement. Le jeune homme de 24 ans sait peu de choses sur les deux dernières années de son camarade. Comme le reste du pays, il avait été marqué par la vidéo de propagande du Hamas, diffusée en août, qui montrait un Evyatar David squelettique, dans un tunnel de l’enclave, creusant sa propre tombe. « Depuis sa libération, il n’a presque rien dit sur son quotidien à Gaza. »