Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a déploré, lundi 27 octobre, une « terrible escalade du conflit » au Soudan, au lendemain de l’annonce par les paramilitaires Forces de soutien rapide (FSR) de la conquête de la ville stratégique d’El-Facher, la dernière qui échappait au contrôle des paramilitaires des FSR au Darfour, dans l’ouest du pays en guerre depuis 2023.

« Cela représente une terrible escalade du conflit », a réagi lundi Antonio Guterres en réponse à une question de l’Agence France-Presse lors d’une conférence de presse à Kuala Lumpur, la capitale malaisienne. « Je pense qu’il est grand temps que la communauté internationale dise clairement à tous les pays qui interviennent dans cette guerre et qui fournissent des armes aux belligérants d’y mettre un terme. Car le niveau de souffrance que nous constatons au Soudan est insupportable », a-t-il souligné.

Ces derniers mois, El-Fasher est devenue l’un des principaux fronts de ce conflit qui a fait depuis 2023 des dizaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes.

« Il est clair qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème soudanais, opposant l’armée et les Forces de soutien rapide », a affirmé lundi M. Guterres. « Nous assistons de plus en plus à une ingérence extérieure qui compromet toute possibilité de cessez-le-feu et de solution politique au problème », a-t-il dénoncé.

Dimanche, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, avait demandé un passage sûr pour les civils piégés à El-Fasher. « Avec les combattants avançant davantage dans la ville et les voies d’évacuation coupées, des centaines de milliers de civils sont piégés et terrifiés – bombardés, affamés, et sans accès à la nourriture, aux soins ou à la sécurité, avait déploré Tom Fletcher dans un communiqué. Les civils doivent pouvoir circuler en toute sécurité et accéder à l’aide. Ceux qui fuient vers des zones plus sûres doivent pouvoir le faire en toute sécurité et dans la dignité. »

Plus tôt, l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, avait également appelé les paramilitaires à ouvrir « des corridors humanitaires », comme ils s’y étaient engagés. Dans un communiqué, les FSR ont, en effet, promis « des corridors sécurisés pour tous ceux qui souhaitent se déplacer vers d’autres endroits, ainsi que la fourniture de la protection nécessaire à tous ceux qui se trouvent dans la ville ».

Selon l’ONU, 260 000 civils, dont la moitié sont des enfants, sont dépourvus de nourriture, d’eau et de soins à El-Fasher. Plus d’un million de personnes ont fui la ville depuis le début de la guerre.

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