L’ancien premier ministre malien Moussa Mara a été condamné, lundi 27 octobre, à deux ans de prison dont un avec sursis pour « atteinte au crédit de l’Etat et opposition à l’autorité légitime » après avoir apporté son soutien sur les réseaux sociaux à des prisonniers politiques.
Moussa Mara, qui fut premier ministre du Mali pendant huit mois en 2014-2015, avait été inculpé et écroué le 1er août après avoir affirmé sur les réseaux qu’il avait rendu visite à des prisonniers, « détenus d’opinion », à qui il avait promis qu’un jour ils obtiendraient justice. Cette peine correspond aux réquisitions du parquet qui avait réclamé vingt-quatre mois d’emprisonnement.
En détention depuis son inculpation, M. Mara a écouté impassible le prononcé de sa condamnation par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité à Bamako, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP). « Ce n’est pas fini », a réagi auprès de l’AFP l’avocat de M. Mara, Mountaga Tall, ajoutant : « Nous allons nous concerter avec notre client et convenir de la démarche à suivre. »
Le Mali est dirigé par une junte depuis deux coups d’Etat, en 2020 et 2021. Les militaires ont pris des mesures répressives contre la presse et les voix critiques. Ils ont également dissous les partis politiques et des organisations à caractère politique.
Depuis 2012, ce pays sahélien fait face à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique.
La junte, dirigée par le général Assimi Goïta, s’était engagée à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais a depuis manqué à cette promesse. En juillet, le régime militaire a accordé à M. Goïta un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable « autant de fois que nécessaire » et sans élection.