Quelques jours avant l’élection présidentielle de samedi 25 octobre en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a appelé Nicolas Sarkozy. Pour une fois, ce n’était pas pour parler de politique ivoirienne, du quatrième mandat qu’il s’apprêtait à remporter à 83 ans – sa victoire a été annoncée lundi –, ni pour évoquer la situation en France. Le président Ouattara voulait soutenir l’ex-président français, « son grand ami », juste avant qu’il ne rejoigne la prison de la Santé, à Paris, le 21 octobre, à la suite de sa condamnation dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.
Son épouse, la Française Dominique Ouattara, a quant à elle appelé Carla Bruni-Sarkozy. Le couple présidentiel ivoirien « estime qu’on ne peut pas traiter un ancien chef d’Etat comme si c’était Monsieur Tout-le-Monde », relate un de leurs proches.
L’amitié qui lie Alassane Ouattara et Nicolas Sarkozy a été décisive dans le destin politique du premier et nourrit les soupçons de collusion entre Paris et Abidjan depuis quinze ans. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara en 2011, et malgré les changements à la tête de l’Etat français, l’Ivoirien est accusé par ses opposants d’être à la solde de l’ancienne puissance coloniale, qui voit dans cet allié son dernier partenaire fiable en Afrique de l’Ouest.