La lande de Lunebourg, dans la région de Basse-Saxe, est une vaste plaine sablonneuse balayée par les vents, typique du nord de l’Allemagne. Ce paysage de bruyères et de pins, au sol acide et infertile, se prête particulièrement bien aux exercices militaires. Depuis le XIXe siècle, l’armée de terre allemande y fait s’entraîner ses soldats.
C’est tout naturellement à Unterlüess, au nord de la lande, au milieu des bois, que son premier équipementier, Rheinmetall, spécialiste des chars et des munitions, dispose d’un immense site de production et de démonstration. Longtemps ignorée, la tranquille bourgade de 3 600 habitants est en train de devenir un centre industriel majeur, reflet de l’expansion spectaculaire du groupe de défense, passé en quelques années d’industriel moyen à acteur de l’armement à dimension mondiale.
Le 20 octobre, Rheinmetall a annoncé que le site d’Unterlüess serait le principal bénéficiaire d’une commande de chars de 3,5 milliards d’euros, passée par le consortium européen d’armement OCCAR. Fin août, le groupe a ouvert à Unterlüess une nouvelle usine, destinée à devenir le premier site de production de munitions en Europe en 2027. L’inauguration s’est faite en présence du vice-chancelier et ministre des finances, Lars Klingbeil, du ministre de la défense, Boris Pistorius, du Néerlandais Mark Rutte, le secrétaire général de l’OTAN, accompagnés du président bulgare, Roumen Radev, du premier ministre roumain, Ilie Bolojan, ainsi que des représentants de Lettonie et de Lituanie.