Mardi 28 octobre, à l’aube, les habitants des complexes de favelas de l’Alemao et de la Penha, dans le nord de Rio de Janeiro, ont été réveillés par des rafales de tirs. Deux hélicoptères survolaient la zone, tandis que 32 véhicules blindés et quelque 2 500 agents des polices civile et militaire, lourdement armés, pénétraient dans les rues à la recherche des chefs du Comando Vermelho, l’une des principales factions criminelles du Brésil. Les écoles sont restées fermées, et les habitants ont dû se mettre à l’abri chez eux.

Les chiffres sont sans appel : il s’agit de l’opération la plus meurtrière de l’histoire de l’Etat de Rio de Janeiro. Selon le dernier bilan officiel, le raid a fait au moins 64 morts, dont quatre agents des forces de sécurité. Jusqu’à présent, l’opération la plus létale, qui avait eu lieu dans la favela de Jacarezinho, dans le nord de Rio, en mai 2021, s’était soldée par 28 morts. Selon le Forum brésilien de sécurité publique, au moins 700 personnes ont été tuées en 2024, lors d’opérations policières dans l’Etat de Rio de Janeiro.

Des images témoignant de l’horreur ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Carlos, un chauffeur de taxi souhaitant rester anonyme, fait défiler sur son smartphone des photos et des vidéos partagées, dans un groupe WhatsApp, par des proches vivant dans le complexe de la Penha. Celles-ci montrent des cadavres ensanglantés gisant dans la forêt ceignant les favelas, où se réfugient souvent les membres de la faction. Ou encore, une femme qui éponge désespérément le sang du visage d’un jeune homme noir, torse nu, espérant qu’il reprenne connaissance.

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