Deux semaines après la chute du président malgache Andry Rajoelina, le régime de transition devant conduire à l’organisation d’élections – au plus tard d’ici deux ans – se met petit à petit en place, sous le regard circonspect de la génération Z (Gen Z). Investi président le 17 octobre, le colonel Michaël Randrianirina a dévoilé, mardi 28 octobre, la composition du nouveau gouvernement, dont il a confié la direction à Herintsalama Rajaonarivelo.
Après l’accueil très réservé fait à cette nomination, annoncée le 20 octobre, en raison des liens de ce premier ministre, issu du secteur privé, avec les oligarques de l’ancien pouvoir, un signal de la rupture promise était attendu. Le choix de Fanirisoa Ernaivo pour le poste de ministre de la justice suffira-t-il à apaiser les doutes ?
Le retour de cette ex-magistrate, autant admirée pour son courage que décriée pour ses excès, a en tout cas une forte charge symbolique. Cette exilée politique en France, bête noire d’Andry Rajoelina au point de faire l’objet de demandes répétées d’extradition auprès de Paris, offre la garantie qu’au-delà des promesses du nouvel homme fort de Madagascar, la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics sera bien au centre des priorités.