Lorsque Recep Tayyip Erdogan a annoncé début octobre, à Ankara, au cours de la cérémonie d’ouverture de l’année académique, qu’une réforme visant à « simplifier les programmes universitaires » allait être mise en place en réduisant « de quatre à trois années la durée des études pour obtenir un diplôme », les observateurs ont réagi avec une relative perplexité. Lorsque le président turc a souligné que l’apprentissage serait dorénavant davantage axé sur « la pratique et la recherche », le milieu enseignant s’est demandé si le chef de l’Etat allait détailler les filières académiques concernées. En vain. Quand il a enfin assuré que « grâce à ces réformes, le système d’enseignement supérieur turc sera à la fois plus performant et mieux aligné sur les normes internationales », chercheurs, scientifiques et étudiants se sont simplement tus.

Il faut dire que les dernières enquêtes incitent à un certain scepticisme. En quelques semaines, plusieurs rapports ont mis en lumière le décrochage vertigineux de l’enseignement supérieur turc et, en corollaire, celui de toute une génération de jeunes. Coup sur coup, une série d’études statistiques d’Eurostat puis le rapport annuel sur l’éducation de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont venus dresser un tableau calamiteux : sous la forme d’une compilation implacable de données brutes issues d’une quarantaine de pays, ce dernier document fait apparaître à quel point la Turquie risque, sans véritable changement de cap, de perdre tout un pan de sa jeunesse.

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