Deux mois après le cambriolage dont elle a été victime, Fatou Diouf, commerciale chez Orange, est encore sous le choc. « J’étais sortie chercher le petit-déjeuner à la boulangerie et ils en ont profité pour entrer dans l’appartement alors que ma fille dormait. En cinq minutes, ils ont volé mon téléphone et des bijoux », se remémore cette habitante de Pikine, une banlieue populaire de Dakar. « On ne se sent plus en sécurité, ni dehors ni chez nous », s’emporte la trentenaire, résumant un sentiment grandissant dans la capitale sénégalaise.
Mains qui se glissent dans les voitures aux fenêtres ouvertes, sacs à dos arrachés, vols de scooters ou de bétail… Depuis plusieurs mois, les réseaux sociaux du pays débordent de vidéos d’agressions ou de vols. Les petits larcins semblent rythmer la vie quotidienne.
Même les bâtiment religieux sont visés. A Pikine, en décembre 2024, des voleurs sont repartis de la mosquée du cimetière avec « treize ventilateurs, des tapis de prières, des haut-parleurs et deux cercueils que l’on utilise pour transporter les morts d’une ville à l’autre », se souvient Mamadou Niang, 73 ans, l’agent d’entretien qui a découvert le cambriolage dans la nuit.