C’est un édifice sans fioritures des années 1930, dans un quartier populaire de Bruxelles, que Marina Bautier a investi en 2011, pour y installer sa boutique-atelier. Un bâtiment situé chaussée de Forest, un nom prédestiné pour cette designer qui conçoit des meubles en bois. Cette rue est alors peu fréquentée par les visiteurs étrangers, malgré sa proximité de la gare du Midi, mais l’est par les Bruxellois. Avec l’influence du centre d’art contemporain Wiels et la mine d’adresses pour les fines bouches et les créatifs qui s’y installent, les alentours ont depuis évolué, mais sans se gentrifier.

« Quand j’ai trouvé cet immeuble, je me suis dit qu’il me permettrait à la fois de travailler, de montrer mes produits et de les prendre en photo, à ma façon, se souvient la Bruxelloise, car mon idée était seulement de les vendre en ligne. »

Au début des années 2000, la quadra rassemblait sous le nom de « MA » ses pièces simples et robustes. « J’ai finalement ensuite osé utiliser mon nom en 2009 », raconte celle qui s’applique depuis à concevoir et commercialiser en autoédition une ligne de mobilier en bois blond et d’objets pour la maison.

A l’époque, Bautier a des allures de showroom confidentiel. Pour capturer ses créations, mises en scène sans artifice aux côtés de produits qu’elle affectionne, comme les lampes du moderniste catalan Miguel Milá (1931-2024), Marina Bautier confie à la photographe Stephanie De Smet le soin de les shooter à l’argentique pour illustrer son catalogue.