La justice tunisienne a, une fois encore, eu la main lourde. Ahmed Souab, ancien juge administratif et avocat renommé, a été condamné par le tribunal de première instance de Tunis à cinq ans de prison ferme et trois ans de contrôle administratif vendredi 31 octobre. Le procès, qui s’est tenu après plus de six mois de détention provisoire, n’a duré que quelques minutes.

Agé de 68 ans, Ahmed Souab avait été arrêté en avril pour avoir dénoncé des pressions politiques exercées selon lui sur le magistrat en charge de l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’Etat » – un des plus grands procès politiques engagés depuis le coup de force du président Kaïs Saïed le 25 juillet 2021 –, dont il était l’un des avocats. « Nous vivons l’une des périodes les plus sombres qu’ait connues le pays, sous un régime qui devient chaque jour plus odieux », déplorait son fils à l’époque.

Vendredi, l’unique audience du procès d’Ahmed Souab, poursuivi notamment pour « constitution et organisation d’une entente terroriste » en vertu de la loi antiterroriste et pour « diffusion de fausses informations », s’est tenue en son absence. Le tribunal a en effet décidé de tenir les procès pour terrorisme à distance, par visioconférence, en invoquant un « danger réel » dont la nature n’a pas été précisée. L’ancien juge en détention a refusé d’y assister dans ces conditions, estimant devoir être présent physiquement devant les magistrats pour pouvoir d’assurer sa propre défense, selon ses avocats.

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