« On chemine doucement vers un mur. » Une confidence d’Olivier Faure à quelques proches, comme une grimace pour donner le ton d’une journée morose pour les socialistes. Quelques minutes plus tôt, vendredi 31 octobre, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) et le chef de file des députés, Boris Vallaud, quittaient la table de Matignon. Un déjeuner imprévu, organisé à la dernière minute, à l’invitation du premier ministre, Sébastien Lecornu, et dont les deux socialistes sont sortis insatisfaits sinon désabusés. Un déjeuner pour rien, « où nous n’avons pas avancé ni abouti », résume M. Faure. Un déjeuner annonciateur.
Car, quelques heures plus tard, le couperet tombera : non seulement la taxe Zucman est balayée par une majorité de députés lors d’un vote à l’Assemblée nationale, mais aussi sa version allégée – la taxe « Mercier » qui vise à taxer les patrimoines dès 10 millions d’euros à un taux de 3 %. Une mesure de « compromis » portée par les socialistes et qui ne touchait pas les biens professionnels comme le réclamaient les macronistes.