Maho Bah-Villemagne, boxeur transgenre : « Ça n’inquiète pas grand monde que je sois né femme et que je puisse me faire frapper par des hommes »

Maho Bah-Villemagne, premier athlète transgenre à s’être vu accorder une licence par la Fédération française de boxe (FFBoxe), remonte sur le ring, samedi 1er novembre, à l’occasion de l’Open Boxing 2025, à Marseille. Il y a un an jour pour jour, le sportif combattait pour la première fois de sa carrière dans la catégorie masculine. Il totalisait alors 28 combats chez les femmes, ayant remporté le titre aux championnats de France militaires en moins de 52 kilos, en 2022. Informaticien pendant six ans dans l’armée française, qu’il a quittée avec le grade de lieutenant, à la fin de 2024, le sociétaire du Noble Art Boxing de Marseille, âgé de 31 ans, raconte au Monde son parcours.

C’est l’anniversaire de mon premier combat amateur en tant que boxeur : un moment très émouvant, avec une salle pleine. Pour la première fois, je pouvais combattre en compétition torse nu et sans casque. Il s’est terminé à égalité de points, mais avec une préférence donnée par l’arbitre à mon adversaire. J’ai travaillé avec acharnement et, maintenant, il est temps de gagner ! Même si je ne joue pas ma masculinité sur une victoire, de nombreux propos transphobes me sont régulièrement rapportés.

Vers l’âge de 20 ans, ma copine et moi avons été agressés par un homme, à Nice, en revenant d’une soirée. J’étais alors une lesbienne butch [d’apparence considérée comme masculine] et, dans l’intimité, je demandais à être genré au masculin. Depuis mes 10-12 ans, malgré mon corps de fille, j’avais le sentiment d’être un monstre. Lors de cet incident, j’ai voulu nous défendre physiquement, mais je ne savais pas me battre. Apprendre à boxer est alors devenu une obsession puis une passion qui m’a sauvé.

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