Un bruit de révolte court dans le poulailler. Cette fois, c’est décidé, cette nuit, les poules s’évadent. Une brèche a déjà été travaillée dans le grillage, mais un dernier obstacle reste à surmonter pour gagner leur liberté : la traversée de la route voisine. Cette dernière est à sens unique et les voitures y roulent à 60 km/h. Les poules, quant à elles, peuvent courir à 15 km/h en vitesse de pointe. Bien sûr, hors de question de traverser juste devant une voiture, mais comment savoir si la prochaine est suffisamment loin ? D’autant qu’il est difficile pour les gallinacées d’évaluer correctement les distances de nuit. Une à une, les poules devront s’élancer à travers la chaussée pour rejoindre l’autre bord en espérant avoir assez de temps avant le passage de la prochaine voiture.
Un débat s’est alors engagé sur la meilleure façon de traverser.
« Plus nous restons longtemps sur la route, défend Babette, plus le risque d’être heurtée est grand. Le meilleur chemin est donc le plus court : il nous faut traverser en ligne droite, perpendiculairement à la route. »
Mais Poule Rousse, la plus vieille du poulailler, n’est pas convaincue.
« Si nous traversons en biais, propose-t-elle, dans le sens de la circulation, nous restons certes un peu plus longtemps sur la route, mais cela nous laisse toutefois plus de temps avant d’être rattrapées par la prochaine voiture. »
C’est alors qu’un troisième caquètement s’élève.
« Je pense qu’il faut prendre la tangente ! s’exclame Nug. Commencer la traversée perpendiculairement tant que la voiture est loin, puis tourner à mesure qu’elle s’approche. »
Le schéma ci-dessous présente les trois hypothèses. Sauriez-vous trancher le débat et indiquer aux fugitives la trajectoire la moins risquée pour traverser la route ?