Tapie entre Nîmes et Montpellier, dans une ancienne quincaillerie de Quissac, joli village gardois bordant le Vidourle, Melba est une table discrète. C’est que l’affaire, montée à l’abri des regards en mai?2024 par Léa et Elouan Tréhin, s’est un temps cherchée avant de se trouver.
« A l’origine, on proposait une cuisine de bistrot, en phase avec la décoration d’alors, très décontractée. Mais l’ambition d’Elouan devenant de plus en plus gastronomique, il a fallu repenser le lieu pour le mettre en conformité avec cette nouvelle identité », résume la rayonnante Léa, seule en salle.
Quelques semaines de travaux plus tard, c’est une version revue et corrigée du restaurant qui prenait vie, fin septembre, à l’initiative du duo, seul à la barre de ce rebranding. Exit la vaisselle dépareillée et fini le sol en sisal, abandonnés pour un élégant parquet et des assiettes en céramique façonnées à la main. Leur terrain de jeu redessiné, les concernés dévoilent désormais des menus en trois, cinq ou sept temps (de 48 à 89?€), tous tournés vers le terroir occitan. « On se fournit dans un rayon de 50 kilomètres maximum », assure Elouan.
Ce jour-là, la première entrée, un oignon doux des Cévennes confit dans un jus de pommes – également cévenoles – est un choc. L’intéressé, qui barbote dans une nappante réduction d’eau d’oignons, se fait fondant, presque juteux. En cédant sous la dent, le bulbe délivre des arômes doux acides d’une grande puissance, complétés par le goût toasté de lamelles d’oignons frites dans la graisse de volaille.