La verveine de Buenos Aires, l’expression latine des bouquets

Le vent peut souffler tant qu’il peut dans le Périgord vert, la verveine de Buenos Aires ne cille pas. En haut des collines de Saint-Pardoux-la-Rivière (Dordogne) comme ailleurs, elle se sent partout chez elle. Marlène Mazières, de la ferme florale Les Batisses, dit qu’elle n’a même pas besoin de tuteurer cette rustique venue d’Amérique latine pour qu’elle se tienne droite. Quelles que soient les rafales, ses ombelles plates et mauves continuent de toiser les autres.

Car sa tige est fine mais solide, et capable de monter à 1,50 mètre, au bas mot. C’est d’ailleurs son point fort. « Elle est très aérienne mais ne se perd pas dans l’espace, explique l’horticultrice. Elle présente des regroupements de trois ou quatre grappes de fleurs denses, qui contrebalancent des fleurs plus focales et plus grosses. » Si elle se plaît, elle se ressème seule, « envahissante mais pas invasive », précise Marlène Mazières.

Sa présence attire les abeilles, les papillons tout l’été. L’hiver, elle sert de silo à grains et de perchoir aux oiseaux. Dans une allée ou sous une arche, elle se dresse avec grâce ; dans un massif, elle donne de la hauteur sans écraser ceux qui se tiennent plus bas. Marlène Mazières conseille, pour présenter la plante en vase, de laisser sa tige « émerger et ses ombelles danser comme dans les champs ».

Anaïs Bachellerie, fondatrice du studio de création florale Væse, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), estime elle aussi que la verveine de Buenos Aires mérite de sortir du rôle de « fleur de remplissage » auquel elle est souvent cantonnée. Elle la choisit pour des compositions graphiques, l’associe à des fleurs blanches pour faire ressortir son violet intense, ou joue sur des dégradés de mauve.

Dans tous les cas, elle suggère de la « laisser jaillir, pour qu’on voie sa tige » d’une coupe pour ikebana, d’un vase rond bordé de dahlias taillés à ras ou d’une céramique noire plus haute et un peu campagnarde. Et précise d’emblée que c’est d’abord la poésie des bouquets maison qu’elle lui évoque, lorsque la verveine de Buenos Aires tente de relever une composition de roses de jardin, dont la tête pend un peu en dodelinant.

Nom savant « Verbena bonariensis »

Zone de prédilection Le plein soleil, les terres légères, bien drainées, même pauvres.

Floraison Sans interruption de fin mai aux premières gelées.

Entretien Très facile. Supprimer les fleurs fanées pour prolonger la floraison, ou les laisser monter en graines pour favoriser le semis spontané. Tailler à ras au printemps.

Aime Les expositions aérées. La compagnie des pollinisateurs.

N’aime pas Les grands froids prolongés. L’ombre dense qui freine sa croissance.

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