Des Allemands qui défilent et arpentent en uniforme les rues parisiennes, parfois aux bras de Françaises… Ces photographies, rassemblées dans un album, à première vue anodin, trouvé sur l’étal d’une brocante gardoise, attirent immédiatement l’attention de Stéphanie Colaux, productrice de documentaires.

D’emblée, elle en perçoit la portée historique. D’autant que l’album est accompagné d’une fiche de présentation intrigante. Une main inconnue a écrit : « En juin 1940, un promeneur parisien s’est armé de son appareil photo pour fixer de nombreuses scènes de l’armée d’occupation. Il a pris de nombreux risques (…). Ce sont des témoignages souvent émouvants. Ayez le courage de les examiner. »

Qui a pu prendre de telles photographies et, surtout, de tels risques ? Stéphanie Colaux se tourne alors vers Philippe Broussard, directeur adjoint de la rédaction du Monde, pour mener l’enquête.

Dans cette série documentaire du podcast « L’Heure du Monde », Philippe Broussard raconte quatre années d’investigations dans les pas de ce photographe inconnu. Une quête qui, de son propre aveu, a tourné à l’obsession, et qu’il retrace en cinq volets.

Dans ce premier épisode, Philippe Broussard évoque sa découverte de l’album photo et les premières pistes qu’il a explorées.

Dans ce deuxième épisode, Philippe Broussard pense avoir touché du doigt l’énigme, en se rendant au Musée de la Résistance nationale, à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Mais l’enquête s’enlise.

Nouveau rebondissement avec la découverte d’un fonds photographique similaire chez un particulier. Ce dernier l’assure : sa mère, Renée Damien, est l’autrice des commentaires et le photographe, l’un de ses collègues de travail au Printemps. Dans ce troisième épisode, Philippe Broussard se plonge dans la vie de ce grand magasin parisien pendant l’occupation allemande et retrace la vie de Renée Damien.

Malgré la sensation électrisante de marcher de plus en plus dans les pas du photographe, c’est à nouveau l’impasse. Dans ce quatrième épisode, Philippe Broussard raconte comment il est pris d’un terrible doute. Et si « son héros » avait été un collaborateur du régime nazi ?

Après quatre années d’enquête, enfin le dénouement. Dans ce cinquième et ultime épisode, Philippe Broussard découvre le nom de son promeneur parisien. Il s’appelle Raoul Minot. Pourquoi a-t-il pris ces photographies ? Comment celles-ci lui ont-elles coûté la vie ? Les pièces du puzzle s’assemblent enfin. Et le courage du photographe est enfin reconnu, la mention « mort pour la France » lui est officiellement attribuée.

Une série de Marion Bothorel adaptée de l’enquête de Philippe Broussard. Réalisation : Amandine Robillard. Rédaction en chef : Adèle Ponticelli.

Retrouvez l’enquête de Philippe Broussard et sa suite inédite, ainsi qu’une centaine de photos, dans le livre Le Photographe inconnu de l’Occupation, paru aux éditions du Seuil.

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