La cour de l’école donne directement sur la rue et, en ce jour de kermesse, elle semble ne faire qu’une avec les petites maisons colorées qui l’entourent, dans la périphérie de la capitale du Guatemala. Les mères préparent des friandises, les garçons tapent dans le ballon et les plus âgés ont pris place sur les bancs. La directrice court d’une classe à l’autre. Il y a tant de vie entre ces murs de brique qu’on en oublierait la précarité, qui saute pourtant aux yeux : des toits en plaque d’amiante, des parois qui suintent d’humidité et un tableau noir pour tout outil.
Pourtant, dans cette école, l’aide est arrivée il y a un an : « C’est la première fois qu’on nous a pris en compte », insiste Tammy Duran, directrice depuis trente-deux ans, en dévoilant un nouvel espace aménagé pour les maternelles, avec des toilettes et un préau couvert, dans ce qui était un hangar abandonné. C’est la première fois, aussi, que ses élèves reçoivent des bourses. Elle présente plusieurs familles bénéficiaires : une grand-mère qui élève seul son petit-fils, une mère célibataire avec trois filles, une famille de neuf enfants.