Ce n’est ni le grand soir fiscal espéré par certains ni la folie des taxes redoutée par d’autres. Le nouvel impôt sur la « fortune improductive », approuvé vendredi 31 octobre par les députés en première lecture, ressemble plutôt à une retouche, probablement modeste, apportée à la taxation actuelle du patrimoine. Son rendement pour l’Etat, encore assez flou, s’annonce limité. La mesure, si elle se concrétise à l’issue du long et très incertain processus d’élaboration du budget, pourrait pénaliser avant tout les « petits millionnaires », plus que les très grandes fortunes.
Après avoir rejeté les différentes versions qui lui étaient soumises de la taxe Zucman sur les ultrariches, l’Assemblée nationale a adopté, vendredi soir, un amendement modifiant l’impôt existant sur la fortune immobilière (IFI) pour le transformer en « impôt sur la fortune improductive ». Le texte, présenté par le député (MoDem) Jean-Paul Mattei et sous-amendé par son collègue socialiste Philippe Brun, a recueilli une majorité de 163 voix, contre 150, grâce à une alliance inattendue de députés socialistes, MoDem, et Rassemblement national (RN). Le reste de la gauche et de la droite s’y est en grande partie opposé.