Jean-Paul Rouve : « Quelquefois, il y a un rapport de classe qui reste ancré en moi »

L’inénarrable Jeff Tuche, personnage central de la saga populaire Les Tuche, a réuni depuis 2011 quelque 17 millions de spectateurs. Mais Jean-Paul Rouve, c’est aussi le collabo dans Monsieur Batignole de Gérard Jugnot (2002), le sosie de Michel Polnareff dans Podium de Yann Moix (2004), le moniteur de Nos jours heureux d’Eric Toledano et Olivier Nakache (2006) ou encore le glaçant Gabriel Matzneff dans Le Consentement de Vanessa Filho (2023).

A 58 ans, le comédien et réalisateur revient sur scène dans les habits du Bourgeois gentilhomme, de Molière, au Théâtre Antoine à Paris. Puis il tournera le prochain film du réalisateur belge Stephan Streker dans lequel il incarnera Samuel Paty, le professeur d’histoire-géographie assassiné en 2020 par un terroriste islamiste.

Si je n’avais pas eu le soutien indéfectible de mes parents. Je viens d’un milieu très modeste. Que je veuille faire ce métier de comédien entraînait des sacrifices, notamment matériels, importants pour eux. On vivait à Dunkerque [Nord] et financièrement c’était compliqué d’aller à Paris. Mes parents ont été formidables, ils ne m’ont jamais empêché, m’ont aidé à trouver une chambre de bonne, m’ont acheté un lit à Conforama. Ils me donnaient ce qu’ils pouvaient, et de mon côté, je complétais en faisant des petits boulots.

Mon père est né en 1938 dans une famille d’agriculteurs du Sud-Ouest au milieu de dix frères et sœurs. Il a arrêté l’école très jeune. Mon grand-père paternel était un homme dur, qui faisait des enfants pour avoir de la main-d’œuvre et qui les battait. Mon père m’a raconté qu’un jour, vers 17-18 ans, il a attrapé son père et l’a collé contre un mur parce qu’il tapait un de ses petits frères. Puis il a fui.

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