Même s’ils sont passés largement inaperçus, plusieurs tournants essentiels ont été annoncés par Sébastien Lecornu, le 14 octobre, dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Outre la suspension de la réforme des retraites, le premier ministre a notamment proposé que se tienne prochainement une « conférence sur les retraites et le travail », liant enfin les deux sujets. Il était temps ! Car c’est bien parce que cela n’a pas été le cas à l’origine que le refus de la réforme a été aussi massif. Et il est désormais clair que l’on ne pourra avancer sur le sujet des retraites qu’après avoir ouvert le grand chantier des conditions de travail.
Toutes les parties doivent maintenant accepter le diagnostic que les enquêtes de la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) du ministère du travail nous mettent sous les yeux depuis des années, mais qu’une large partie de nos responsables politiques et économiques continue de refuser de voir : nous avons un problème très sérieux de conditions de travail, qui concerne tant les pénibilités physiques et psychologiques que les rémunérations, l’absence de reconnaissance et, finalement, le partage du pouvoir dans l’entreprise.