Au Soudan, les tueries commises par les miliciens des Forces de soutien rapide (FSR) qui ont conquis El-Fasher, la capitale du Darfour du Nord, suscitent effroi et condamnation. Alors que l’Organisation mondiale de la santé a annoncé qu’au moins 460 personnes ont été tuées dans une maternité de la ville, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme dit avoir reçu « des témoignages effroyables faisant état d’exécutions sommaires, de massacres, de viols, d’attaques contre des travailleurs humanitaires, de pillages, d’enlèvements et de déplacements forcés » perpétrés par les paramilitaires.
John Ochaibi, le coordinateur humanitaire de l’ONG Alima dans le camp de Tawila, situé à quelque 70 kilomètres d’El-Fasher, où résidaient déjà plus d’un demi-million de déplacés, détaille la catastrophe en cours.
Ce fut une semaine horrible à Tawila. Nous avons reçu plus de 15 000 personnes. Certaines d’entre elles sont arrivées à pied, et celles qui avaient les moyens de louer un animal ont fait le voyage à cheval, à dos d’âne ou de chameau. Elles arrivent totalement démunies après avoir emprunté une route qui s’est avérée très dangereuse.