Charles Coste avait confié avoir vécu « une des plus belles choses de sa longue vie » quand, ce 26 juillet 2024, dans le jardin des Tuileries, il avait transmis la torche olympique à Teddy Riner et Marie-José Pérec, et vu s’élever la flamme des Jeux dans le ciel pluvieux de Paris. « Je ne pensais pas recevoir un tel honneur », remarquait le centenaire, après que Tony Estanguet, le patron du comité d’organisation, l’avait discrètement appelé un mois avant la cérémonie pour lui annoncer qu’il serait un des derniers relayeurs de la flamme.
Peut-être Charles Coste s’était-il revu soixante-seize ans en arrière, quand ses camarades de l’équipe de France de poursuite et lui étaient devenus champions olympiques à Londres, en 1948, sur la piste goudronnée du vélodrome d’Herne Hill. Cette année-là, dans la capitale britannique, les stigmates des bombardements de la guerre sont encore visibles et les JO n’ont rien du barnum médiatique qu’ils sont devenus aujourd’hui. Charles Coste et ses trois camarades de l’équipe « ABCD » – Pierre Adam, Serge Blusson et Fernand Decanali – doivent se serrer sur le podium trop petit pour écouter une Marseillaise qui ne sera finalement pas jouée. Vexés de s’être inclinés en demi-finales, les Anglais avaient « perdu » le disque, s’amusait-il à raconter.