La vente en viager entre particuliers est autorisée par un édit de 1661. En près de quatre siècles, cette forme particulière de transaction immobilière n’a pas pris une ride. Face à la nécessité de compléter une pension de retraite réduite à peau de chagrin et à la volonté de vieillir chez soi, cette solution reste adaptée aux seniors, de plus en plus nombreux, propriétaires avec peu d’épargne devant eux. « Ayant traditionnellement entre 70 et 80 ans, ces vendeurs potentiels ont tendance à rajeunir. Depuis peu, je reçois des demandes d’estimation de personnes de moins de 70 ans. Certaines optent pour cette formule dès la soixantaine, même si la décote est forte en raison de leur espérance de vie élevée », constate Sophie Richard, fondatrice du réseau Viagimmo.

Lors d’une vente en viager, le senior ne change rien à son quotidien et reste chez lui. A la signature de l’acte chez le notaire, le vendeur (appelé « crédirentier ») encaisse un capital immédiat (le « bouquet ») et est assuré de recevoir, à date fixe, une rente viagère. « L’équilibre entre bouquet et rente est lié aux besoins financiers du vendeur. La détermination de ces sommes dépend de l’âge de l’occupant et de la valeur du bien », précise Stanley Nahon, directeur général de Renée Costes Viager. Au décès du vendeur, le bien revient définitivement à l’acheteur (appelé « débirentier »). Jusqu’à la fin de ses jours, le senior vendeur reste à son domicile, mais se trouve délesté des lourdes dépenses liées à la propriété immobilière (gros travaux de copropriété, taxe foncière). « La personne âgée ne s’acquitte que des charges locatives et de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères », précise Stanley Nahon.

Cela fait longtemps que les personnes sans enfant, propriétaires de leur seule résidence principale, apprécient cette formule. C’est ce scénario qui a plu à Bernard B., 78 ans, et à sa femme, Colette, 76 ans. « Sans héritier direct et sachant que mon épouse perçoit une retraite faible, cette formule nous procure une aisance de trésorerie. Et si je venais à décéder avant elle, elle continuerait à percevoir la rente », explique M. B. Grâce à la vente de leur maison, d’une valeur vénale de 225 000 euros, ce couple de septuagénaires a perçu 25 000 euros sous la forme d’un bouquet et reçoit 526 euros par mois de rente viagère.

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