C’est un tragique contraste. Alors que la crise climatique s’aggrave rapidement, l’action des Etats ne progresse toujours que très lentement. Cette année, pour les dix ans de l’accord de Paris sur le climat, les pays étaient censés accélérer fortement leur action, comme le prévoit le traité international tous les cinq ans. Las ! leurs nouvelles promesses n’entraîneront qu’une légère atténuation du réchauffement climatique, laissant le monde se diriger vers une « grave escalade des risques et des dommages climatiques », met en garde le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), mardi 4 novembre, dans son rapport annuel intitulé Emissions gap report.
Un nouvel avertissement pour les dirigeants qui se réunissent à Belem (Brésil), jeudi et vendredi, avant le coup d’envoi officiel de la 30e conférence mondiale sur le climat (COP30), le 10 novembre. « Malgré les engagements pris, nous courons toujours à l’effondrement climatique », estime Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU).
La planète s’achemine désormais vers une hausse des températures mondiales de 2,3 °C à 2,5 °C en 2100 comparativement à l’ère préindustrielle, à condition que les pays mettent en œuvre intégralement leurs engagements de court terme (à l’horizon 2030 et 2035). C’est un peu mieux que la conclusion de 2024, qui donnait un réchauffement de 2,6 à 2,8 °C. Mais les nations ne sont pas en voie d’atteindre leurs objectifs pour 2030. La poursuite des politiques actuellement en place conduirait alors vers une surchauffe de 2,8 °C à la fin du siècle – comparé à 3,1 °C dans l’édition 2024.