Depuis le déclenchement de l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022, la question de l’élargissement de l’Union européenne (UE) est redevenue une priorité politique pour les Vingt-Sept. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, l’a encore assuré, mardi 4 novembre, à l’occasion de la publication du rapport annuel sur l’état de préparation des pays candidats : « Nous sommes plus que jamais déterminés à faire de l’élargissement de l’UE une réalité. Car une UE plus large signifie une Europe plus forte et plus influente sur la scène internationale. »
Si la Bosnie-Herzégovine, la Serbie ou la Macédoine du Nord sont encore très loin du compte et que l’UE n’a toujours pas pu ouvrir officiellement les négociations avec l’Ukraine et la Moldavie, malgré d’importants progrès, deux pays sont extrêmement avancés : le Monténégro et l’Albanie. Et pour la première fois depuis plus de quinze ans, la Commission estime qu’un élargissement est une « possibilité réaliste ».
Cependant, de nombreux obstacles politiques empêchent pour l’instant toute avancée significative. Tout d’abord, l’organisation de l’UE prévue par les traités actuels n’est pas adaptée à l’hypothèse d’un élargissement important d’ici à 2030, notamment en matière de prise de décision. L’unanimité et le maintien d’un droit de véto pour chaque pays en matière de politique étrangère ou la présence d’un commissaire par Etat constituent aujourd’hui de véritables freins. Si la France, l’Allemagne, le Portugal ou la Lituanie avaient lancé plusieurs pistes de réforme ces dernières années, la Commission européenne tarde encore à faire des propositions en interne.