Philippe Jaroussky : « Choisir cette voix de contre-ténor, c’est affirmer qu’on peut être un homme différemment »

Un nouveau disque de cantates italiennes baroques (Gelosia !, chez Warner Classics), un récital exceptionnel au Théâtre des Champs-Elysées (le 17 décembre), où il chantera ces cantates, accompagné de son ensemble Artaserse, un podcast sur Farinelli enregistré pour Radio France, des concerts à Madrid, Berlin, Hanovre (Basse-Saxe)… L’actualité de Philippe Jaroussky est intense en cet automne, même si le contre-ténor star, qui a fêté en juin ses vingt-cinq ans de carrière, a le sentiment d’être à un moment charnière de sa vie.

Ah, qu’il est difficile de distinguer l’inné de l’acquis… Ce que je portais en moi dès ma naissance et ce que j’en ai fait, grâce à une multitude de gens et la présence constante d’anges gardiens sur mon chemin. Mais partons de l’origine : je ne serais certainement pas arrivé là si je n’avais pas eu une fibre artistique. Elle s’est d’abord manifestée dans le dessin, ma passion, et même mon obsession jusqu’à l’âge de 10 ans. Dès que je rentrais de l’école, je me ruais vers mes crayons, j’imaginais des créatures extraterrestres et je copiais des tableaux de Van Gogh et de Picasso trouvés dans les livres d’art que ma mère rapportait de la bibliothèque.

Et puis, la musique a soudain pris le dessus, grâce à un professeur de 6? extraordinaire, Gérard Bertram, au collège Colette de Sartrouville [Yvelines]. Les mômes couraient littéralement à son cours de musique. Avouez que c’est rare ! Il nous initiait à la flûte à bec, nous faisait entendre de la belle musique et même écrire des chansons. Il en a écrit une pour moi, Le Petit Prince, que j’ai chantée à un spectacle et que l’on peut retrouver sur YouTube, captée par un Caméscope. Il s’est ensuite tourné vers mes parents : « S’il y a un seul élève de ce collège qui doit faire de la musique, c’est Philippe. »

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