Trois films au compteur et pas un seul dans lequel Erwan Kepoa Falé, 32 ans, ne fasse tourner la tête d’un garçon tourmenté. Colocataire qui cristallisait les fantasmes d’un ado vierge et endeuillé dans Le Lycéen, de Christophe Honoré (2022), amant de passage d’un trentenaire en pleine rupture amoureuse dans Passages, d’Ira Sachs (2023), voici qu’on le retrouve aujourd’hui en employé de rayon d’une grande surface qui aimante, dès la première cigarette partagée, un dealeur d’ecstasy du Havre (incarné par Théo Cholbi) dans Eat the Night du jeune duo de réalisateurs Caroline Poggi et Jonathan Vinel. A croire que c’est un idéal d’amoureux irrésistible que les cinéastes projettent aisément sur lui…
Grand corps svelte, voix veloutée, sourire timide, Erwan Kepoa Falé excelle dans l’exercice. Né en France de parents ivoiriens, le comédien, qui a grandi à Cergy et a interrompu sa scolarité avant le bac, fut barman, décorateur, attaché de presse pour des marques de mode. En 2019, c’est la participation à l’arraché à Akaboum, un court-métrage centré sur une bande d’amis évoluant en banlieue et mis en scène par une connaissance, Manon Vila, qui le fait passer devant la caméra. Plaisir et envie : il se met à courir les castings, entre ses boulots.
Eat the Night, thriller mi-dark mi-acidulé, en salle le 17 juillet, lui offre son rôle le plus ample. Soit celui du petit ami d’un bad boy adepte, avec sa sœur adolescente, de Darknoon, un jeu vidéo de combats à l’imaginaire fantasy sur le point de disparaître des réseaux dans un angoissant compte à rebours. Lorsque, rattrapés par un monde brutal – rivalités de trafic de drogues, solitudes, père absent et cruel –, les héros sombrent, c’est le personnage d’Erwan Kepoa Falé, baptisé Night, qui cherche à venger les humiliations et à maintenir chacun à flot. Un rôle d’âme bienveillante, à ajouter à son CV et qui touche net le spectateur par sa sensibilité.
Après son triomphe au Zénith de Paris, le 27 juin, Nile Rodgers annonçait un nouveau concert le 17 juillet à la Seine musicale de Boulogne-Billancourt, suivi de plusieurs dates dans le sud de la France, à Saint-Julien-en-Genevois (le 21), à Perpignan (le 22) et à Cannes (le 23). Producteur de génie qui a donné un coup de jeune à la carrière de David Bowie avec le titre Let’s Dance, lancé celle de Madonna avec Like a Virgin, relancé celle de notre Sheila nationale, le guitariste membre du groupe Chic a fait les belles heures de la scène disco à New York. Parce que lui et son complice, Bernard Edwards, avaient été refoulés à l’entrée du célèbre Studio 54, ils avaient écrit un hymne protestataire, Le Freak, avant de se faire piquer un de leurs titres, Good Times, par le groupe Sugarhill Gang qui en fit le premier tube du rap, Rapper’s Delight.