L’ambiance est joyeuse dans la grande salle du pôle social de Pornic (Loire-Atlantique). Comme chaque lundi, elle accueille le groupe de convivialité du Secours catholique. Il réunit, outre les bénévoles, quelques jeunes de la mission locale, une quinzaine de femmes âgées de 47 ans à 93 ans, ainsi que Daniel et Didier (la plupart des personnes n’ont pas souhaité donner leur nom), sexagénaires. Certains font des jeux de société, plusieurs confectionnent des couvertures et des sacs que l’association vendra au profit du Téléthon, tandis que d’autres papotent.
Quand Nicole Gautier, 77 ans et bénévole de l’association depuis 1985, a parlé au groupe, la semaine précédente, du 30e rapport de l’association sur « l’état de la pauvreté », qui paraît jeudi 20 novembre, aucun n’a semblé se sentir concerné. « Pour eux, les pauvres, ce sont les SDF », relève la responsable locale.
Ce n’est pourtant pas ce que montre ce rapport de 177 pages, qui documente les évolutions de la pauvreté, et de sa perception, sur trente années, en s’appuyant sur la situation des personnes qui ont sollicité l’association. « La société française a vu émerger de nouvelles formes de pauvreté, plus diffuses, parfois invisibles, touchant des profils variés : femmes, jeunes, familles monoparentales, ménages étrangers, travailleurs pauvres, étudiants, retraités modestes », résument ses auteurs.