Premier président de gauche d’un pays plein d’armes, Gustavo Petro, qui avait promis la « paix totale », se retrouve englué dans l’implacable logique de la guerre. Le 10 novembre, sept adolescents ont été tués lors d’un bombardement aérien contre un groupe armé du département du Guaviare, dans le sud du pays. La plus jeune avait 13 ans. M. Petro a indiqué qu’il avait personnellement autorisé le bombardement.

En 2019, le ministre de la défense, Guillermo Botero (droite), avait été contraint de démissionner à la suite d’un drame semblable. Alors dans l’opposition, M. Petro écrivait : « Si le gouvernement savait qu’il y avait des mineurs avant le bombardement, il y a crime de guerre. » Les partisans du président se retrouvent aujourd’hui en porte-à-faux et se divisent.

Le bombardement du 10 novembre visait une unité de l’Etat-major central (EMC). Commandé par Ivan Mordisco, l’EMC est le principal groupe dissident de l’ancienne guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie. « Laisser les 150 hommes d’Ivan Mordisco avancer dans la jungle, c’était les laisser prendre au piège 20 jeunes soldats qui étaient à quelques kilomètres », a écrit le président. Selon les autorités, l’EMC compterait aujourd’hui quelque 4 000 combattants. A la tête de la Defensoria del pueblo (Défenseur du peuple), l’institution chargée de veiller au respect des droits humains, Iris Marin interroge : « L’avantage militaire n’aurait-il pu être atteint par d’autres moyens opérationnels, autrement moins dommageables ? »

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