Le procès du cimentier Lafarge pour « financement du terrorisme », une infraction inédite pour une multinationale, avait déraillé au bout de deux jours, le 5 novembre, en raison d’une erreur de procédure. Après ce faux départ, les débats ont enfin pu reprendre, mardi 18 novembre, mais en attaquant cette fois sur un faux plat. Le cœur du dossier – le versement de plusieurs millions d’euros aux groupes terroristes qui contrôlaient la région autour de la cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, entre 2012 et 2014 – sera évoqué plus tard.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, la présidente de la 16e chambre correctionnelle de Paris, Isabelle Prévost-Desprez, a choisi d’aborder ce dossier très complexe par cercles concentriques. Après une leçon inaugurale sur la fabrication du ciment, l’histoire de Lafarge, « créée en Ardèche en 1833 », et une traversée de deux décennies de djihad irako-syrien, mardi, la magistrate a attaqué, mercredi, un deuxième rapport d’étape (il y en aura dix en tout), consacré aux « entités économiques », c’est-à-dire à l’articulation entre la maison mère, Lafarge SA, et son usine syrienne, Lafarge Cement Syria (LCS).