« Un moment aux proportions historiques. » Avec Donald Trump, on n’en attendait pas moins. Le président américain commentait, lundi 17 novembre, le vote par le Conseil de sécurité de l’ONU de la phase II de son plan de paix pour Gaza. Courant octobre, imposant le cessez-le-feu dans ce territoire palestinien, il annonçait, pêle-mêle, « la fin d’un cauchemar de trois mille ans », « l’aube d’un âge d’or » et l’avènement « d’une paix éternelle » dans la région. Comment départager ces fanfaronnades pour péplum hollywoodien de la réalité « réelle » ?

Le premier constat est celui de la centralité stratégique des Etats-Unis entre la Méditerranée et le golfe Arabo-Persique. Jamais l’Amérique n’a autant compté dans la région. Aucune grande puissance n’y dispose d’une telle présence militaire et économique. Le poids politique de Washington est sans égal, et Trump n’entend pas céder, ici moins qu’ailleurs, à un quelconque tropisme isolationniste. Au Moyen-Orient, il est investi dans tous les sens du terme, adoptant l’une des coutumes régionales qui est de mélanger politique et business familial.

Revenons à Gaza et au conflit israélo-palestinien. La phase I de l’initiative américaine a réussi là où le démocrate Joe Biden avait échoué : obtenir un cessez-le-feu. La phase II est le plan de paix proprement dit. Il a obtenu l’imprimatur de l’ONU, qui lui confère légalité et légitimité internationales. Pour autant, l’onction du Conseil n’est pas de bon augure : la plupart des résolutions onusiennes sur le sujet sont restées lettre morte – mais on ne peut exclure a priori que la 2803 amorce une dynamique de paix.

Indispensable pour qu’il ait le soutien des Etats arabes, le texte évoque la perspective de la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. L’application du plan Trump doit dessiner « un chemin crédible vers l’autodétermination et un statut d’Etat » (pour les Palestiniens). Réaction du gouvernement de Benyamin Nétanyahou : pas question.