Après neuf mois d’opérations militaires israéliennes, les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie devenus « inhabitables »

Depuis le mois d’avril, les déplacés du camp de réfugiés de Tulkarem ne reçoivent plus aucune aide. Même les cuisines communautaires de cette ville du nord-ouest de la Cisjordanie occupée ont arrêté de leur fournir de l’eau potable et des denrées alimentaires de base. « Parfois, quelques associations de Palestiniens d’Israël nous envoient encore un peu d’argent, mais c’est de plus en plus rare », soupire Taleb Abou Sirrya, 70 ans, appuyé sur des béquilles et coiffé d’un keffieh, rencontré sur place fin octobre.

Le 12 février, avec dix-huit familles, soit environ 140 personnes, le septuagénaire a été évacué de force de son domicile par des soldats israéliens, en pleine opération contre les groupes armés palestiniens en Cisjordanie occupée.

Après trois jours passés dans une mosquée, les déplacés, partis sans affaires de rechange et, parfois, sans document d’identité, ont trouvé refuge dans l’école Al-Mouwahid. Propriété de l’homme d’affaires et philanthrope local Abdul Rahim Al-Mouwahid, désormais installé en Arabie saoudite, le bâtiment rectangulaire de deux étages avec une cour sablonneuse ne possède qu’une seule salle de bains et quelques toilettes. Ses nouveaux occupants pensaient que cet exil forcé durerait quelques jours ou, tout au plus, quelques semaines, se souvient Taleb Abou Sirrya. Cela fait neuf mois.

Avec 30 000 personnes des camps de Tulkarem, de Nour Shams et de Jénine toujours déplacées de force, ces expulsions massives sont, hors la bande de Gaza, les plus importantes depuis la guerre des Six-Jours, en 1967, selon l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). Ces camps avaient été édifiés dans la foulée de la création d’Israël, en 1948, pour les Palestiniens expulsés du territoire du nouvel Etat.

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