« J’ai eu un haut-le-cœur en découvrant le “plan de paix” de Trump… Ce pseudo-plan n’est qu’une façon de dire à Zelensky : “Rends-toi maintenant, ne tarde pas” »

Kyiv, le 19 novembre 2025,

Chères lectrices, chers lecteurs,

Je commence encore une fois cette lettre après une nuit d’attaque sur l’Ukraine – 48 missiles et 476 drones ont ciblé l’ouest du pays et la ville de Kharkiv. Je me suis réveillée à 5 heures pour prendre le relais de mon conjoint, Dima. Il était resté éveillé toute la nuit pour suivre les informations et réagir en cas d’attaque près de chez nous, pendant que mon fils et moi dormions. Nous avons décidé de nous organiser ainsi, pour anticiper les risques, avant qu’il ne soit trop tard.

Depuis cet été, toutes les attaques ont une seule et même cible : le système énergétique de l’Ukraine. Les conséquences sont très concrètes. Ces dernières semaines, nous vivons des black-out sévères : dix?heures de suite, chaque jour, sans électricité. Notre emploi du temps est entièrement soumis à ces coupures. Il m’arrive de cuisiner la nuit ou de rentrer de l’école, où j’enseigne le français, dans le noir complet, à la lueur des phares de voitures. Nous avons acheté un petit réchaud au gaz pour pouvoir faire bouillir l’eau et laver notre petit. J’utilise aussi, de temps en temps, des tablettes d’alcool à brûler pour me faire du café. Bref, nous avons toujours de nouveaux challenges. Je me répète souvent : « Pitié, que ce soit le pire qui nous arrive. » Mon fils est à côté, il joue tranquillement et attend son petit déjeuner, et moi, je pleure sans pouvoir rien faire. Il me regarde et me fait un grand sourire. A un an, on confond peut-être encore les rires et les pleurs.

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