L’armée israélienne franchit un nouveau seuil dans ses attaques au Liban. Après une série de frappes sur les régions du Sud et de l’Est, samedi 22 novembre, jour de la fête nationale du pays du Cèdre commémorant son accession à l’indépendance, elle a ciblé, dimanche en début d’après-midi, la banlieue sud de Beyrouth, vaste territoire résidentiel et fief du Hezbollah. Dans la soirée, le mouvement armé libanais annonçait que Haytham Ali Tabatabaï, 57 ans, l’un de ses hauts responsables militaires, avait été tué. Son élimination a été revendiquée, après le bombardement, par l’armée israélienne, qui l’a présenté comme le « chef d’état-major » du Hezbollah.
Le parti chiite allié de Téhéran n’a pas précisé ses fonctions, mais il devait organiser d’importantes funérailles lundi, indice de son rang élevé. Quatre autres de ses membres, qui se trouvaient avec Haytham Tabatabaï, ont été tués. La frappe, qui s’est produite alors qu’un cessez-le-feu est théoriquement en vigueur depuis près d’un an, a également fait 28 blessés, selon le ministère de la santé libanais.
Au cours de l’attaque, trois étages d’un immeuble ont été touchés par des missiles dans le quartier de Haret Hreik, densément habité. A la nuit tombée, les opérations de recherche par des secouristes et de déblayage des gravats se poursuivaient dans le périmètre bouclé par l’armée libanaise et par un service de sécurité du Hezbollah, sous le son assourdissant d’un drone de surveillance israélien. A proximité, Hussein (il n’a donné que son prénom), 22 ans, étudiant et serveur dans un café, témoigne : « Nous avons entendu une énorme déflagration, et nous avons couru nous réfugier à l’intérieur du café, par crainte que le bombardement se poursuive. »