Amsterdam, la ville-défouloir aux petits matins jonchés de bouteilles vides, de bris de verre et de poubelles éventrées, a aussi des soirs mémorables. Comme ce vendredi 21 novembre, qui proposait à l’Opéra national des Pays-Bas La Pucelle d’Orléans de Tchaïkovski (1840-1893). Un ouvrage rare, créé en 1881, dont le compositeur a élaboré le livret d’après la pièce du même nom de Schiller (1801), qui voit la vierge guerrière trahir son pacte avec Dieu et s’amouracher d’un soldat ennemi.

Est-ce parce que l’héroïne fait partie de notre histoire nationale ? Au contraire des scènes russes et germaniques, les institutions françaises se sont rarement aventurées à programmer le septième des onze ouvrages lyriques du maître russe, qui emprunte au grand opéra à la française son sujet historique, un ballet (absent dans cette production), une pléthore de scènes chorales, et dont la beauté musicale ne peut pallier quelques déséquilibres structurels.

Juste choix que d’en avoir confié la mise en scène à Dmitri Tcherniakov. Le dramaturge russe n’est jamais aussi naturellement inspiré que lorsqu’il se penche sur son propre patrimoine. En témoignent notamment, à l’Opéra de Paris, l’Eugène Onéguine qui l’a révélé en 2008, l’inoubliable diptyque de 2016, Iolanta et Casse-Noisette, ou, plus récemment, de Rimski-Korsakov, une féerique et bouleversante Fille de neige (2017), sans oublier, à La Monnaie de Bruxelles en 2019, un bouleversant Conte du tsar Saltane repris à l’Opéra national du Rhin de Strasbourg.

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