En dévoilant les contours de son service militaire 2.0, Emmanuel Macron a évité les mots qui font peur. Jeudi 27 novembre, devant les militaires de la 27? brigade d’infanterie de montagne de Varces (Isère), le chef de l’Etat a présenté un dispositif rassurant pour les jeunes appelés sous les drapeaux, comme pour leurs familles. L’engagement se fera sur la base du volontariat, pour une durée de dix mois, avec des missions « uniquement sur le territoire national ». On est loin des mots chocs du général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, déclarant le 18 novembre qu’il fallait « accepter de perdre ses enfants » pour faire face à la Russie.
Le président joue aussi sur la nostalgie qu’inspire à certains le service militaire à l’ancienne et ses codes. « Ils acquerront l’esprit de discipline, se formeront au maniement des armes, à la marche au pas, aux chants, à l’ensemble des rituels qui nourrissent la fraternité de nos armées et concourent à la grandeur de la nation », a-t-il insisté, ajoutant que les volontaires bénéficieront, comme les conscrits autrefois, « d’un uniforme, d’une solde [800 euros], d’un équipement ». Dès septembre 2026, 3 000 jeunes prendront donc le chemin des régiments, l’objectif étant d’atteindre 10 000 en 2030, puis 50 000 en 2035. Mais pour quoi faire ?