« Nigerian Modernism », qui se tient à la Tate Modern de Londres, est, dans sa forme, une exposition de type classique : on y voit un ensemble de peintures, sculptures, photographies, travaux sur papier et documents. Mais, ici, ce mode de présentation est appliqué à une histoire qui, jusqu’ici, n’a pas été montrée en Europe. A l’exception d’un chapitre d’une exposition qui, en 2001, dans ce même lieu, suggérait qu’il était temps de porter le regard au-delà des limites habituelles d’une histoire de l’art essentiellement occidentale. Cette manifestation, « Century City », examinait la création au XXe siècle du point de vue des villes qui en avaient été les centres à un moment ou à un autre. Il y avait, comme attendu, New York, Paris, Vienne ou Moscou. Mais aussi Bombay et Lagos : l’Inde et le Nigeria.
Vingt-cinq ans plus tard, « Nigerian Modernism » développe une histoire, cette fois-ci complète, des mouvements artistiques nés au Nigeria, au temps où celui-ci était une colonie britannique, puis au cours de son indépendance, en 1960, jusqu’à la fin du siècle. Les artistes actuels de la diaspora nigériane, dont les plus connus sont Chris Ofili et Yinka Shonibare, n’y figurent pas, ayant fait toute leur œuvre au Royaume-Uni, où ils sont nés.